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Historique
L'ancienne chapelle Saint-Laurent, peut-être bâtie au XIVe siècle, était une simple annexe de l'église voisine de Nerbis. Partiellement brûlée lors du passage des troupes protestantes en 1569, elle fut restaurée seulement de 1751 à 1753, travaux qui consistèrent en un agrandissement, un exhaussement des murs et un remeublement complet. A l'issue de cette campagne, l'édifice fut enfin érigé en église paroissiale le 1er octobre 1754, décision qui entraîna un long litige avec la cure de Nerbis. En 1777, à la demande du curé Jean-Pierre Monferrant, l'architecte Sylvestre Saillard, de Saint-Sever, rebâtit le clocher sur la façade occidentale, pour une somme de 4586 livres. En 1793, l'église, transformée en temple de la Vertu et en salle de club républicain, fut vidée de son contenu ; en revanche, la décision de la municipalité d'abattre le clocher ne semble pas avoir été mise à exécution. Rendue au culte après le Concordat, l'église s'avéra rapidement insuffisante pour la population du bourg en constante expansion (2188 habitants en 1854). Après l'exécution d'un décor de boiseries et de stucs par le Montois d'origine italienne Pierre Pera et le doreur M(a)invielle, un projet d'agrandissement (ajout d'une chapelle au nord), rédigé le 22 avril 1838 à la demande du curé Liquet, resta sans suite faute des ressources.
Devant le blocage de la situation, Bernard-Roch Domenger (1785-1865), maire, conseiller général et principal propriétaire de Mugron, décide en 1856 de construire une nouvelle église à ses frais. Les plans en sont rédigés en 1860 (datés du 28 novembre) par l'architecte bordelais Gustave Alaux, assisté de l'architecte départemental Alexandre Ozanne (les deux hommes collaborent également la même année à l'église de Morcenx, 1860-1863). Après trois années d'atermoiements dus au refus de l’État de s’associer au projet et à des polémiques au sujet de l'emplacement du futur édifice, décision est prise de détruire la vieille église et de construire la nouvelle sur son emprise, augmentée de cinq mètres pris sur le jardin de la maison Chantilly, propriété des Domenger. L'autorisation de démolition est accordée en mai 1864 et un traité signé le 26 juin suivant entre Domenger et l'entrepreneur bordelais Jean Fleurant jeune (1824-1890), pour une somme totale de 113.506,44 francs. Peu après le début de la démolition (11 juillet), le culte est transféré le 26 juillet dans le chai Servat (autre propriété des Domenger). Une dernière difficulté surgit alors que l'ouverture des travaux de construction est imminente : jugé insuffisant pour le nombre estimé des fidèles, le projet d'Alaux et Ozanne est augmenté in extremis d'une travée de nef supplémentaire, portant la longueur de l'édifice à 48 mètres au lieu des 42 initialement prévus. La première pierre est posée le 26 janvier 1865 et le chantier se déroule régulièrement jusqu'à la consécration par l'évêque Louis-Marie Épivent le 2 décembre 1866 (Bernard Domenger était mort dès le 14 avril 1865). Si le décor sculpté et la vitrerie sont exécutés l'année-même de l'achèvement des travaux, le carrelage actuel en ciment comprimé n'est réalisé par le cimentier mugronnais François Jambon qu'entre mai 1880 et avril 1881. L'église est meublée au cours des décennies qui suivent la consécration, grâce aux dons des paroissiens, au premier rang desquels la veuve de Domenger, née Blanche d'Antin (1805-1899), qui sera inhumée avec son mari, par autorisation spéciale, dans le chœur de l'église.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle |
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Dates |
1860, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Alaux Gustave, architecte (attribution par source) Auteur : Ozanne Alexandre Né à Bonneboscq (Calvados) le 21 novembre 1828, mort à Dax le 18 novembre 1888 et inhumé au cimetière Saint-Pierre de cette ville. Ingénieur civil, architecte départemental des Landes de 1859 à 1879. Fils de Célestin Ozanne (1797-1870) et de Florentine Prévost (1805-1881) ; marié en premières noces, le 28 avril 1857 à Bordeaux, avec Jeanne Mathilde Brousse († Bordeaux, 17 juillet 1858) ; marié en secondes noces, le 25 février 1862 à Dax, avec Anne Clary Mène (Dax, 12 avril 1831 - Dax, 11 mars 1924), fille de Pierre Paul Mène (1792-1866), notaire, et de Marie Amélie Bonnecaze (1797-1877). Il eut du premier lit une fille, Mathilde Isabelle Jeanne (1858-1929), Mme Eugène Levassor, du second lit deux autres filles, Marie Amélie Célestine (1863-1942), épouse en 1890 d'Eugène Louis Joseph Deschamps, sous-commissaire de la Marine, et Joséphine Anne Marguerite (1864-1954). Auteur : Fleurant Jean Jean Fleurant dit "Fleurant jeune", entrepreneur à Bègles près Bordeaux dans la seconde moitié du XIXe siècle. Né à Bordeaux le 11 mars 1824 et mort à Bègles (rue de la Mairie) le 18 août 1890 à soixante-six ans, fils de Pierre Fleurant, couvreur, et d'Elizabeth Delmas, et frère cadet de Jean Fleurant aîné, couvreur (né à Bordeaux le 14 novembre 1808, marié à Bègles, le 9 juin 1830, à Anne Arnaud [Gauriac, Gironde, 27 juillet 1809 - ?], fille de François Arnaud et de Louise Barbe). Marié à Bègles, le 24 janvier 1848, à Marie Gabart (Bègles, 23 janvier 1824 - Bègles, 7 juillet 1892), fille du vigneron François Gabart et de Marie Andreau, dont il eut une fille, Jeanne Marie (1855-?), épouse en 1878 d'Achille Louis Auguste Farguès (1843-1912), comptable aux chemins de fer du Midi. Jean Fleurant et son père sont nommés "Floran" dans les actes de naissance et de mariage de Jean en 1824 et 1848, mais le nom est bien orthographié "Fleurant" dans l'acte de décès de Jean et dans celui de la naissance de sa fille. Il était appelé "Fleurant jeune" (pour le distinguer de son frère ainé de même prénom) dans tous les documents concernant ses travaux pour le Grand-Hôtel d'Arcachon (1864-1865) et les églises landaises de Mugron (1865-1866), de Cère (1866) et de Pontonx-sur-l'Adour (1877-1886). Il est dit "masson demeurant à Bègles" au moment de son mariage, plus tard "entrepreneur en bâtisse" et "entrepreneur de travaux publics" dans son acte de décès. Sources : AD Gironde, 4 E 1013, 4 E 4905/8, 4 E 15960/2 et 4 E 15960/4. Auteur : Saint-Sébastien Vincent Sculpteur ornemaniste à Bordeaux, collaborateur de l'architecte bordelais Gustave Alaux sur les chantiers des églises de Buglose (1864-1865), de Mugron (1866) et de Rion-des-Landes (1868), et de l'architecte Taillarda fils à l'église Saint-Nicolas de Nérac (1856) ; il travailla aussi à la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Dax en 1864-1871. Il est nommé "M. Vincent" et "Vincent St-Sébastien" dans les archives de Buglose, "Vincent Saint-Sébastien" à Nérac, mais signe "Sébastien" tout court les sculptures de Mugron et de Rion. Enfant trouvé à la porte de l'hospice civil de Pau le 23 janvier 1829 (le lendemain de la fête de Saint-Vincent et trois jours après la Saint-Sébastien), Vincent Saint-Sébastien épousa le 29 novembre 1854 à Saint-Paul-lès-Dax (où il était alors domicilié) Jeanne Lamaison (née à Laurède le 11 février 1828), institutrice, fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et sœur aînée de Françoise, qui devait épouser en 1858 le sculpteur nantais Aristide Belloc (1827 - 1888/1908), auquel Saint-Sébastien succédera en 1861 sur le chantier de Buglose, dirigé par le Père Antoine Lamaison, oncle par alliance des deux sculpteurs. Auteur : Jambon François Cimentier, "plâtrier et entrepreneur", "industriel" (acte de décès) à Hagetmau (Landes). Baptisé François-Régis Jambon, né à Hagetmau le 14 août 1851 et mort dans la même ville le 29 novembre 1919 ; fils de Jean Jambon (1821-1880) et de Jeanne Régis Berne (1824-1900) ; marié à Hagetmau, le 21 septembre 1879, à Maria Dulout (1857-?), dont il eut : Léopold Jean (1880) ; Marguerite-Jeanne (1884-1957) ; André Pierre Léopold (1898), entrepreneur. Source : Geneanet. Personnalite : Domenger Bernard Roch Marie Né à Mugron (Landes) le 15 août 1785, mort dans la même ville le 14 avril 1865. Riche négociant en vins, principal propriétaire de Mugron, dont il fut le maire de 1834 à 1865 (après son beau-père le baron d'Antin) et le conseiller général de 1851 à 1864. Épouse à Mugron le 12 novembre 1832 Marie Hippolyte Blanche d'Antin (1805-1899), fille du baron Pierre Jean de Dieu d'Antin et de Marie-Victoire de Castelnau. Érige à ses frais la nouvelle église de Mugron (1865-1866). Personnalite : Domenger d'Antin Marie Hypolite dite Blanche Marie Hypolite, dite Blanche d'Antin (Mugron, 25 fructidor an XIII / 12 septembre 1805 - Mugron, 7 décembre 1899), fille aînée de Pierre Jean-de-Dieu d'Antin (Mugron, 8 mars 1770 - Mugron 22 novembre 1844), baron de Sauveterre (Hautes-Pyrénées), maire de Mugron, préfet des Basses-Pyrénées, et de Marie-Victoire de Castelnau (Mugron, 30 octobre 1768 - Mugron, 4 mars 1847) ; épouse à Mugron, le 12 novembre 1832, Bernard-Roch Domenger, conseiller général des Landes (1785-1865), dont elle n'eut pas d'enfant. Bienfaitrice de l'église de Mugron et de nombreuses paroisses de la Chalosse et du Tursan. Auteur : Saillard Sylvestre Architecte communal de Saint-Sever à la fin de l'Ancien Régime, pendant la période révolutionnaire et sous l'Empire, "conducteur des ponts et chaussées" à son décès ; rebâtit en 1777 le clocher de l'église Saint-Laurent de Mugron, transforme le couvent des Jacobins de Saint-Sever en l'an IV et celui des Ursulines en 1807-1813, restaure le clocher de l'église d'Eyres-Moncube (travaux exécutés en 1813 après son décès). Fils de Jean Saillard et de Catherine Baquiès ; mort à Saint-Sever le 8 octobre 1811 à l'âge de 67 ans ; marié à Catherine Dupouy, il en eut un fils, Jean-Baptiste Saillard, "armurier" et "entrepreneur de travaux publics", marié à Saint-Sever, le 13 avril 1808, à Marguerite Daudigeos (morte le 25 juin 1852), fille de Jean-Baptiste Daudigeos et de Catherine Piets, dont : Bernard Nestor Saillard (Saint-Sever, 24 février 1813 - Saint-Sever, 26 août 1873), ébéniste, père de Marie-Claire (épouse en 1881 de l'architecte Pierre Vincent Lauga). |
Description
L'édifice de style néogothique, canoniquement orienté, est construit en pierre calcaire de Bourg (Gironde) pour le clocher, la façade occidentale, le chevet et les absidioles, les contreforts et encadrements des baies ; en pierre de Montfort et de Nousse (Landes) pour les murs en moellon de la nef et du transept ; en pierre de taille de Mugron pour les bases et socles ; en pierre d'Angoulême pour la sculpture ornementale (chapiteaux, culots, clefs de voûte). Il est couvert d'ardoise ou de tuiles à l'exception du clocher (flèche en pierre). Les toits à longs pans du vaisseau central et du transept ainsi que la croupe polygonale de l'abside sont couverts d'ardoise et butent sur des pignons découverts ; les toits en appentis des collatéraux et les toits à croupe des absidioles et des sacristies sont couverts de tuiles plates mécaniques. L'ensemble des élévations extérieures est raidi par des contreforts talutés.
Le massif occidental est constitué par un clocher-porche dans-œuvre couvert d'une flèche octogonale en pierre, à fausses lucarnes et clochetons angulaires ; au premier niveau, une tribune ouvre sur le vaisseau principal. Le plan en croix latine comporte trois vaisseaux de cinq travées communiquant par des grandes-arcades en tiers-point sur piliers fasciculés. La nef ouvre à l'est sur un transept saillant à croisée carrée. Celle-ci est prolongée par un chœur à deux travées droites et abside à trois pans ; de part et d'autre, dans le prolongement des bas-côtés, des absidioles de deux travées, également terminées par des pans coupés. Dans l'angle rentrant formé par ces absidioles avec les chapelles du transept se logent sacristies et réserves. L'intérieur est entièrement voûté de croisées d'ogives retombant sur les dosserets des piliers dans le vaisseau central, sur des colonnes adossées dans les collatéraux, le chœur et les absidioles, sur des culots dans les bras du transept. Toutes les fenêtres sont des lancettes en arc brisé, à l'exception des deux roses polylobées des bras du transept. Les sols sont recouverts d'un dallage à carreaux gris et noirs en ciment comprimé.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan allongé |
Étages |
3 vaisseaux |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Crochets feuillagés sur les chapiteaux des piliers de la nef et des colonnettes du chœur. |
Dimensions |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA40001595 |
Dossier réalisé par |
Maisonnave Jean-Philippe
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Mugron |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2014 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Église paroissiale Saint-Laurent, Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f59039c7-ac71-4df8-9fdc-e068106afb2a |
Titre courant |
Église paroissiale Saint-Laurent |
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Dénomination |
église paroissiale |
Vocable |
Saint-Laurent |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Mugron , place Frédéric-Bastiat
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 2014 AB 69